Alors que la guerre pour la présidence des Etats-Unis fait rage, les réseaux sociaux pourraient bien être le nouveau champ de bataille des candidats jusqu’à l’investiture de 2017.
C’est en effet sur Twitter que les derniers événements d’une campagne à rebondissements ont eu lieu. Loin des plateaux télés ou des salles de congrès, les deux principaux candidats politique à la Maison Blanche se sont livrés à un échange de tweets qui fait le bonheur des observateurs et des twittos.
Une joute dont le coup d’envoi a été donné par un nouveau tweet provocateur de Donald Trump, adepte de la provocation en tout genre sur et en dehors des réseaux sociaux.
Obama just endorsed Crooked Hillary. He wants four more years of Obama—but nobody else does!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 9 juin 2016
Un message auquel le compte officiel de Hillary Clinton, géré par une entière équipe de communication, a rapidement répondu en beaucoup moins de 140 caractères.
Delete your account. https://t.co/Oa92sncRQY
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 9 juin 2016
« Delete your account », ou supprime ton compte en bon français. Une réponse cinglante et à priori facile, mais pourtant parfaitement bien réfléchie de la part du compte officiel de Clinton (bien que le message ne soit pas signé personnellement par la candidate).
S’approprier les codes des réseaux sociaux
Car pour réussir sa communication sur Twitter ou Facebook, il faut savoir s’adapter et se fondre dans la masse. Entourés par des équipes de communication composées de plusieurs centaines de personnes, les candidats politiques doivent aujourd’hui comprendre et assimiler la culture de l’internet pour charmer les internautes.
Avec ce simple tweet, le camp Clinton a su se mettre les utilisateurs du réseau social de Jack Dorsey dans la poche, en faisant appel à une expression bien connue sur Twitter. « Delete your account » est en effet devenu un gimmick redondant sur le réseau, régulièrement utilisé pour se moquer ouvertement des propos d’un autre utilisateur.
Une stratégie efficace, et un succès qui s’exprime en chiffres : en moins de 2 heures, le message avait déjà été retweeté plus de 145000 fois.
Au contraire, ne pas être en mesure de maitriser les codes et usages de la culture Internet, c’est prendre le risque de s’exposer à la critique des internautes, ou d’être la cible de dérision digitale. Quelques jours auparavant, Donald Trump avait déjà fait parler de lui involontairement, déjà à propos d’un meme bien connu des internautes les plus connectés : le célèbre Rickroll de Rick Astley.
Cette farce récurrente sur Internet consiste à amener d’autres internautes à cliquer sur un faux lien les dirigeant volontairement vers une vidéo de « Never Gonna Give You Up », chanson au rythme entêtant. On dit alors de la personne ciblée qu’elle a été « rickrollée »
Autant dire que la twittosphere s’est rapidement enflammée lorsque le candidat républicain a prononcéau cours d’une émission politique télévisée la phrase « never gonna let you down » , paroles de la chanson en question.
« Never gonna let you down… » Did Donald Trump just Rick Roll everyone? #DonaldTrump #RickAstley pic.twitter.com/sZpKu9C79y
— Chris Snyder (@tofer) 8 juin 2016
Une chose est sure, que ce soit Trump ou Hillary qui remporte la bataille, ce sont bien les réseaux sociaux qui gagneront la guerre.
Vivement le second round !